2022: Un nouvel envol pour l’Observatoire national de violations des  droits des minorités  Sexuelle et de genre au Cameroun

    La situation des droits des minorités sexuelles et de genre(MSG) demeure toujours préoccupante au Cameroun. Le dernier rapport 2021 produit par la Plateforme Unity(PFU) a dénombré près de 4000 cas de violation faites aux MSG sur toute l’étendue du triangle national. Il s’agit entre autres des violences physiques, arrestations arbitraires, violences psychologiques et violences sexuelles.  L’observation et la documentation de ces cas de violation sont des activités assez capitales pour que le plaidoyer pour la mise en place d’un environnement favorable en direction des MSG se poursuive. Pour que ces activités soient réalisées de façon optimale, il est important que l’Observatoire de la PFU soit structuré et fonctionnel. En effet, la PFU est un réseau d’organisations identitaires travaillant auprès des MSG au Cameroun depuis 2016 et l’Observatoire est son organe Exécutif. Au cours de la dernière Assemblée Générale tenue le 17 Mai 2022, Humanity First Cameroon Plus a été retenue à la suite d’un processus électorale comme l’organisation devant abriter l’Observatoire pour les deux prochaines années.  C’est dans le souci d’harmoniser les pratiques et surtout renforcer les capacités qu’une formation des observateurs provenant des différentes régions du Cameroun s’est tenue au mois de Juillet 2022.

Violences Basées sur le Genre: quel est véritablement le rôle de l’Observatoire ?

Humanity First Cameroon Plus, désormais Observatoire des violences basées sur le genre, dispose d’une multitude de services disponibles au sein de son organisation; mais également d’un paquet de services externes proposés en partenariat avec d’autres organisations lorsque cela est nécessaire. Ainsi,  Le rôle de l’Observatoire commence donc par la documentation et l’investigation et se poursuit par une prise en charge médicale à travers des consultations, des examens médicaux et enfin les soins et le traitement .L’assistance psychologique quant à elle se matérialise à travers l’évaluation de la santé psychologique ainsi que par des conseils ; l’assistance sociale se fait  à travers la médiation familiale, l’aide à l’insertion ou à la réinsertion sociale, et l’admission dans un logement temporaire si nécessaire. L’assistance juridique s’effectue à travers les  conseils juridiques, la rédaction et le dépôt des plaintes si nécessaire.

 D’après la déclaration d’une victime que nous avons interrogé, «il se pose cependant toujours un problème de prise en charge sur le plan social ».   Oui en effet, même si les organisations font déjà un travail énorme sur le terrain, elles sont toujours butées à de nombreux obstacles dont le principal est le manque de financement nécessaire pour les différentes prises en charge des victimes. Mais c’est sans compter sur la résilience et surtout la détermination des activistes qui, contre vent et marrées parviennent à offrir ces services.

En somme, lorsque l’on parle de violation des droits humains à l’encontre des minorités sexuelles et de genre, il est très difficile de ne pas être abasourdi par le paradoxe entre le nombre de cas documentés et le nombre de cas ayant reçu une assistance ;  les auteurs de ces violences sont aussi bien des inconnus dans la rue, que des membres de la famille, des connaissances plus ou moins proches, des partenaires intimes ou même de simples détracteurs sur les réseaux sociaux. Ainsi donc, Les organisations phares telles que Humanity First Cameroon plus  qui sont le premier point de contact des victimes continuent  de travailler d’arrache-pied afin d’apporter un support  maximum aux victimes. Mais il est clair qu’énormément de travail reste encore à faire surtout sur plan de l’assainissement environnemental ; car en réalité, le but des organisations n’est en aucun cas de faire une quelconque promotion des mœurs, mais plus plutôt de favoriser le passage de l’intolérance à  la tolérance.

La formation des observateurs : gage de la qualité du travail mené sur le terrain

A l’aube de son élection, HFC+ a donc tenu à former les différents observateurs de violation des droits humains, repartis sur le triangle national. La formation à essentiellement consisté à harmoniser les pratiques et à outiller les observateurs sur les notions essentielles en droits humains. Nous avons ressenti un intérêt des organisations à se perfectionner sur ce domaine. La récolte des données est actuellement en cours pour la production du rapport national des droits humains qui est un outil de plaidoyer efficace.

L’un des prochains chantiers auquel devra se pencher l’Observatoire est la mise en place d’un groupe de travail afin de réfléchir sur les cas d’arnaques et chantages auquel sont victimes les MSG sur internet. A cet effet, nous sommes ouverts à collaborer avec toutes les parties prenantes pour mettre fin à ces pratiques qui viennent une fois de plus rappeler le contexte précaire et difficile dans lequel vivent les MSG au Cameroun.

Comment nous contacter ?

Email : humanityfirstcam@yahoo.fr

Tel : +237 655428372

Auteur : humanityfirstcameroon

Association de lutte contre le VIH et de promotion des droits des minorités sexuelles au Cameroun.