Depuis quelques mois, Humanity First Cameroon est préoccupé par le devenir de la maison de refuge qui abrite actuellement les personnes LGBTI victime de rejet familiaux du fait de leur orientation sexuelle ou statut sérologique VIH. En effet, l’Association dispose actuellement d’une maison de refuge située au quartier Titi garage à Essos (Yaoundé). Elle a une capacité d’accueil maximale de six personnes qui reçoivent quotidiennement deux repas journaliers. Ils y sont hébergés pour une période de trois mois renouvelable une seule fois. Ils bénéficient d’un soutien psychologique et social gratuit du personnel qualifié de l’association, le but étant qu’ils puissent retourner dans leur « cocon familial » ou d’acquérir une autonomie financière à travers un emploi qui leur permettra de s’auto prendre en charge. Depuis sa mise en place, nous avons hébergé 25 LGBTI rejetés des familles. Huit d’entre eux sont aujourd’hui autonomes, certains ont trouvé un emploi stable et d’autres ont développé des activités génératrices de revenu. Les autres sont retournés dans leurs familles respectives grâce aux médiations familiales de l’assistante sociale.
Cette maison a été mise en place en 2016 grâce au soutien financier de la Fondation PlanetRomeo à travers le projet « housing right for all ». Malheureusement, ce projet n’a pas été renouvelé pour une deuxième année. Nous avons donc reconduis cette activité dans le cadre de l’appel à candidature « Genre et VIH » de la Fondation de France qui nous a octroyé un financement d’un an pour la lutte contre le VIH auprès des femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres. Étant bientôt parvenu au terme de l’année, nous sommes donc face à un dilemme : qu’adviendra t’il de cette maison de refuge ? Comment mobiliser des fonds supplémentaires pour garantir à long terme un loyer et les besoins alimentaires des pensionnaires de cette maison ? Voilà quelques questions qui restent sans réponse à notre niveau.
L’importance de cette maison de refuge n’est plus à démontrer, elle offre une option aux personnes victimes de rejet familial et social du fait de leur orientation sexuelle. Nous souhaitons pouvoir toujours être là aux cotés de ces personnes marginalisées victimes d’abus et de violation de leur droit. Nous sollicitons donc les âmes de bonne volonté afin de nous permettre de continuer cette activité.
Témoignages:
Je ne sais pas comment j’aurais pu vivre sans l’aide de Humanity First Cameroun, mon père m’a envoyé s’envoyer à moi quand il a découvert que j’étais gay et séropositif. On m’a autorisé dans le refuge, j’ai passé jusqu’à cinq mois là-bas, le psychologue m’a aidé à trouver un emploi, maintenant je vis seul dans ma chambre et j’ai un travail, je suis très reconnaissant . (Hervé K)
J’habitais au village avec mes parents lorsque j’ai découvert à travers un test VIH de routine à Humanity First Cameroun que j’étais séropositif, je ne pouvais pas venir chaque semaine en ville pour mon traitement antirétroviral. J’ai demandé à intégrer la maison de refuge pendant un certain tempsJ’ai été accepté après une enquête sociale et j’y ai vécu pendant deux mois et j’ai obtenu un emploi de barman et maintenant je vis avec mon petit ami . (Evrard)